Mascarade

Neuf dessins
2m50 x 2m, bâche plastique, scotch, œillet, 2020

Crédits photos : Dorothée Thébert et VD

Mes expérimentations débutent en mars 2019, avec un intérêt réactualisé pour les masques. Qui allais-je masquer ? Je souhaitais retenir des personnages qui m’étaient importants. J’ai choisi de masquer des œuvres d’art. J’ai commencé avec des tableaux de Cranach, Ghirlandaio puis j’ai découvert les portraits romains du Fayoum, du IIe siècle de notre ère. Ils se sont imposés. Leur présence et l’acuité de leur regard m’ont captivés. Pendant un an, j’ai essayé différents procédés pour les masquer, laisser visible uniquement le regard ; par des volumes géométriques, des façades, des mots, en utilisant du scotch, du carton, en pensant à la sérigraphie. Je n’ai pas réussi.

Lorsque la technique de mosaïque au scotch fut mise au point pour réaliser les portraits sur bâche, j’ai compris qu’ils ne seraient jamais masqués, que je devais les garder intacts. Ce sont déjà des visages-masques, sans cou, coloré de rouge, jaune ou bleu.

J’ai associé aux cinq visages, trois dessins de personnages masqués, en détournant un travail parallèle de collage. Des façades d’immeuble sont plaqués sur les visages. La trame me permet techniquement, de construire l’image de la même manière avec du scotch pour les deux ensembles. La dimension des scotchs crée les pixels et la trame. Un troisième élément me semblait indispensable pour complexifier ce duo masqué/pas masqué. Il s’agit d’une image de façade contemporaine qui semble abstraite, je l’ai travaillé de manière à ce qu’elle puisse constituer un détail grossi à la loupe, à la fois des visages pixélisés et des masques tramés.